lundi 31 décembre 2012
lundi 24 décembre 2012
Conte de Noël, par Alphonse Allais
CONTE DE NOËL
Ce matin-là, il n’y eut qu’un cri dans tout le Paradis :
— Le bon Dieu est mal luné aujourd’hui. Malheur à celui qui contrarierait ses desseins !
L’impression générale était juste : le Créateur n’était pas à prendre avec des pincettes.
À l’archange qui vint se mettre à sa disposition pour le service de la journée, Il répondit sèchement :
— Zut ! fichez-moi la paix !
Puis, Il passa nerveusement Sa main dans Sa barbe blanche, s’affaissa — plutôt qu’il ne s’assit — sur Son trône d’or, frappa la nue d’un pied rageur et s’écria :
— Ah ! j’en ai assez de tous ces humains ridicules et de leur sempiternel Noël, et de leurs sales gosses avec leurs sales godillots dans la cheminée. Cette année, ils auront… la peau !
Il fallait que le Père Éternel fût fort en colère pour employer cette triviale expression, Lui d’ordinaire si bien élevé.
— Envoyez-moi le bonhomme Noël, tout de suite ! ajouta-t-Il.
Et comme personne ne bougeait :
— Eh bien ! vous autres, ajouta Dieu, qu’est-ce que vous attendez ? Vous, Paddy, vieux poivrot, allez me quérir le bonhomme Noël !
(Celui que le Tout-Puissant appelle familièrement Paddy n’est autre que saint Patrick, le patron des Irlandais.)
Et l’on entendit à la cantonade :
— Allo ! Santa Claus ! Come along, old chappie !
Le bon Dieu redoubla de fureur :
— Ce pochard de Paddy se croit encore à Dublin, sans doute ! Il ne doit cependant pas ignorer que j’ai interdit l’usage de la langue anglaise dans tout le séjour des Bienheureux !
Le bonhomme Noël se présenta :
— Ah ! te voilà, toi !
— Mais oui, Seigneur !
— Eh bien ! tu me feras le plaisir, cette nuit, de ne pas bouger du ciel…
— Cette nuit, Seigneur ? Mais Notre-Seigneur n’y pense pas ! C’est cette nuit… Noël !
— Précisément ! précisément ! fit Dieu en imitant, à s’y méprendre, l’accent de Raoul Ponchon.
— Et moi qui ai fait toutes mes petites provisions !…
— Le royaume des Cieux est assez riche pour n’être point à la merci même de ses plus vieux clients. Et puis… pour ce que ça nous rapporte !
— Le fait est !
— Ces gens-là n’ont même pas la reconnaissance du polichinelle… Je fais un pari qu’il y aura plus de monde, cette nuit, au Chat Noir qu’à Notre-Dame de Lorette. Veux-tu parier ?
— Mon Dieu, vous ne m’en voudrez pas, mais parier avec vous, la Source de tous les Tuyaux, serait faire métier de dupe.
— Tu as raison, sourit le Seigneur.
— Alors, c’est sérieux ? insista le bonhomme Noël.
— Tout ce qu’il y a de plus sérieux. Tu feras porter tes provisions de joujoux aux enfants des Limbes. En voilà qui sont autrement intéressants que les fils des Hommes. Pauvres gosses !
Un visible mécontentement se peignait sur la physionomie des anges, des saints et autres habitants du céleste séjour.
Dieu s’en aperçut.
— Ah ! on se permet de ronchonner ! Eh bien ! mon petit père Noël, je vais corser mon programme ! Tu vas descendre sur terre cette nuit, et non seulement tu ne leur ficheras rien dans leurs ripatons, mais encore tu leur barboteras lesdits ripatons, et je me gaudis d’avance au spectacle de tous ces imbéciles contemplant demain matin leurs âtres veufs de chaussures.
— Mais… les pauvres ?… Les pauvres aussi ? Il me faudra enlever les pauvres petits souliers des pauvres petits pauvres ?
— Ah ! ne pleurniche pas, toi ! Les pauvres petits pauvres ! Ah ! ils sont chouettes, les pauvres petits pauvres ! Voulez-vous savoir mon avis sur les victimes de l’Humanité Terrestre ? Eh bien ! ils me dégoûtent encore plus que les riches !… Quoi ! voilà des milliers et des milliers de robustes prolétaires qui, depuis des siècles, se laissent exploiter docilement par une minorité de fripouilles féodales, capitalistes ou pioupioutesques ! Et c’est à moi qu’ils s’en prennent de leurs détresses ! Je vais vous le dire franchement : Si j’avais été le petit Henry, ce n’est pas au café Terminus que j’aurais jeté ma bombe, mais chez un mastroquet du faubourg Antoine !
Dans un coin, saint Louis et sainte Élisabeth de Hongrie se regardaient, atterrés de ces propos :
— Et penser, remarqua saint Louis, qu’il n’y a pas deux mille ans, il disait :Obéissez aux Rois de la terre ! Où allons-nous, grand Dieu ! où allons-nous ? Le voilà qui tourne à l’anarchie !
Le Grand Architecte de l’Univers avait parlé d’un ton si sec que le bonhomme Noël se le tint pour dit.
Dans la nuit qui suivit, il visita toutes les cheminées du globe et recueillit soigneusement les petites chaussures qui les garnissaient.
Vous pensez bien qu’il ne songea même pas à remonter au ciel cette vertigineuse collection. Il la céda, pour une petite somme destinée à grossir le denier de Saint-Pierre, à des messieurs fort aimables, et voilà comment a pu s’ouvrir, hier, à des prix qui défient toute concurrence, 739, rue du Temple, la splendide maison :
Spécialité de chaussures d’occasion en tous genres
pour bébés, garçonnets et fillettes.
Nous engageons vivement nos lecteurs à visiter ces vastes magasins, dont les intelligents directeurs, MM. Meyer et Lévy, ont su faire une des attractions de Paris.
vendredi 21 décembre 2012
mercredi 19 décembre 2012
Vendredi prochain, Éclipse Totale
Le dormeur du
val
C'est un trou de
verdure où chante une rivière,
Accrochant follement
aux herbes des haillons
D'argent ; où le
soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit
val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche
ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant
dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu
dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit
vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les
glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant
malade, il fait un somme :
Nature, berce-le
chaudement : il a froid.
Les parfums ne font
pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le
soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux
trous rouges au côté droit.
mardi 18 décembre 2012
Les poètes maudits
Que savez vous sur les poètes maudits?
Charles Baudelaire
Arthur Rimbaud
Paul Verlaine
...
TESTEZ ICI vos connaissances et préparez ainsi l'activité de vendredi prochain
Charles Baudelaire
Arthur Rimbaud
Paul Verlaine
...
TESTEZ ICI vos connaissances et préparez ainsi l'activité de vendredi prochain
Les Poètes Maudits: Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Tristan Corbière, Arthur Rimbaud |
lundi 17 décembre 2012
Charades proposées par vos camarades de la première année du Bachibac, pour le plaisir
CHARADES
I
Mon premier est la première syllabe du mot exprimant le contraire de « bon ».
Mon deuxième est un mouvement du pied.
Mon troisième est la terminaison du participe présent.
Mon tout est le nom d’un écrivain français.
II
Mon premier est la 4e lettre de l’alphabet.
Mon deuxième est le verbe « être » en espagnol.
Mon troisième est l’action de ne pas parler (mal prononcée).
Mon tout est une lettre écrite par Boris Vian
III
Mon premier est un apprenti marin.
Mon deuxième est un pronom relatif.
Mon troisième est un poisson.
Mon tout est le surnom d’un personnage d’Alexandre Dumas.
IV
Mon premier sert à mesurer la masse.
Mon deuxième travaille à la mairie.
Mon tout est une section de ton cahier.
V (2 mots)
Mes deux premières syllabes sont une figure géométrique.
Mon troisième est une note musicale.
Mon quatrième est un pronom possessif féminin singulier.
Mon cinquième est un cadeau.
Mon tout est un personnage de Boule de Suif.
VI
Mon premier est ce que tu fais normalement la nuit.
Mon deuxième est le verbe « mourir » au présent.
Mon troisième est le participe passé du verbe devoir.
Mon dernier est l’impératif du verbe allé suivi d’un « l ».
Mon tout est un beau poème de Rimbaud.
VII
Mon premier est un instrument avec lequel on ouvre les portes.
Mon deuxième est ce qui fait le Président quand il dit qu’on sortira bientôt de la crise.
Mon tout se trouve tous les mardis dans cette salle (2.6).
samedi 15 décembre 2012
Pour faire la fondue au chocolat, pour le plaisir
Indispensable
Une fondue ou un poêlon
Des fourchettes
Une cuillère en bois
Des fruits: des bananes, des oranges ...
Un couteau pour éplucher et couper les fruits
Une assiette pour les fruits découpés
Faim
Facultatif
De la crème fraîche liquideDu beurre
Du lait
Des amandes concassées
De la noix de coco rapée
Des boissons
Des gobelets en plastique
Des serviettes en papier
Déconseillé
Fromage rapé (ICI le lien)vendredi 14 décembre 2012
Rappel devoirs
mercredi 12 décembre 2012
mardi 11 décembre 2012
lundi 10 décembre 2012
Expression de la cause
jeudi 6 décembre 2012
mardi 4 décembre 2012
lundi 3 décembre 2012
vendredi 30 novembre 2012
Le mètre étalon du Bureau des poids et mesures, selon la Wikipédia
En 1889, le Bureau des poids et mesures redéfinit le mètre comme étant la distance entre deux points sur une barre d'un alliage de platine et d'iridium. Cette barre (la troisième concrétisation légale du mètre-étalon) est toujours conservée au Pavillon de Breteuil à Sèvres. Mais cette concrétisation du mètre s'avérera vite assez peu compatible avec les progrès réalisés et les besoins de précision demandés par la science, et celle-ci s'inquiète déjà des conditions de conservation de ce mètre légal également difficile à reproduire en laboratoire, le mètre-étalon légal n’étant pas assez accessible pour permettre des mesures comparatives précises sans en même temps en altérer irrémédiablement ses propriétés physiques.
mercredi 28 novembre 2012
mardi 27 novembre 2012
Baudelaire et son beau-père, anecdote
Le 24 février 1848, à la barricade du carrefour de Buc, 6e arrondissement, Baudelaire appelle les insurgés à fusiller le général Aupick, son beau-père, au cri de: "mort au général Aupick!"...
Certains ont voulu voir dans cet acte une
manifestation du poète antimoderne:
La plus glorieuse
figure d’antimoderne est celle de Charles Baudelaire ; et sa scène emblématique
le montre sur les barricades de 1848, en gants blancs et chaussures vernies,
criant : « Mort au général Aupick ! », comme si la rue était le lieu
d’exiger le supplice d’un beau-père honni.
C’est, dit-on, ’’l’irruption de l’individu dans la
foule”.
Jacques Aupick |
Baudelaire - biographie
Cliquez ICI pour avoir accès à un entretien fictif publié sur le site de l'INA
Regarder la vidéo et rédigez une petite biographie de Baudelaire (enfance, ses parents, l'école, ses aspirations, son voyage en mer, son rapport à l'argent, son rapport à la drogue, au sexe, son rapport au bonheur, son dandysme, ses idées politiques, sa carrière d'auteur, les poursuites judiciaires engagées contre lui, ses amis, son côté provocateur, la maladie, la mort).
Compréhension de l’oral
1. Quelle est la date de naissance de Charles Baudelaire? Quel âge
aurait-il aujourd’hui ?
2. Quand est-ce que son père décède t-il ?
3. Qui est le commandant Aupick? Quels sont ses rapports avec lui ?
4. Que voulait-il faire enfant ?
5. Où est-il parti lors de son adolescence ? Pourquoi et comment en revient-il ?
6. Qu’a-t-il fait de son héritage ? Pourquoi sa mère engage-t-elle
une procédure ?
7. Avec qui crée-t-il le club des hachichins ?
8. Qui est la vénus noire? Qu´elle était son défaut?
9. Que dit-il sur la débauche ?
10. Que
déclare Théodore de Banville ?
11. Quelles
drogues consommait-t-il ?
12. Politiquement,
de quel côté se situe Baudelaire ?
13. Quelle
sanction a-t-il subi ?
14. Quelle
est sa relation avec la bourgeoisie ? et avec le Figaro ?
15. Quels
étaient les péchés principaux de Baudelaire?
16. À
quel âge est mort Baudelaire ?
17. Qu’est-ce
qu´un Dandy selon lui ?
18. Quelle
est sa plus grande œuvre ?
lundi 26 novembre 2012
Dans la maison - un film de François Ozon, qui passe actuellement à Cadix, pour le plaisir
Prix Coquille d'or du meilleur film au festival de San Sebastian
samedi 24 novembre 2012
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